Avec la sépulture Brongniart, la dalle et la stèle se rejoignent pour ne former désormais qu'un seul monument. Cet ensemble harmonieux devient vite un modèle de référence proposé par les entreprises funéraires dans leurs catalogues. Par ses dimensions, il correspond parfaitement à la concession type de deux mètres, celle qui à la faveur des familles compte tenu du prix fort élevé des concessions à perpuité. Il sera ainsi, de 1815 jusqu'à fin du règne de Louis-Philippe en 1848, le type de monument le plus répandu au Père-Lachaise.

      L'affirmation de la démesure dans la construction

Avec l'apport de moyens importants, architectes et sculpteurs ont carte blanche et peuvent laisser libre cours à leur inspiration. Tout l'espace qu'ils estiment nécessaire est mis à leur disposition. La mort à Paris en 1818 de la comptesse russe, dite "princesse" Demidoff-Strongonoff entraîne la construction par phases successives, sur la pente la plus escarpée de la colline de Charonne, d'un gigantesque monument à plusieurs niveaux couronné d'un temple abritant un sarcophage. Véritable muraille de pierre contribuant à consolider le terrain fragile, il renforce la verticalité naturelle de la falaise, juste au dessus de la tombe familiale du vainqueur de Valmy, la maréchal Francois Kellermann.
Cette construction, la plus imposante du cimetière par la taille, reste équilibrée malgré son ampleur. Triomphe de l'architecture, elle est aussi composée de sculptures comme entre autre des têtes de loup, des marteaux de batteurs d'or et de zibelines, répartis sur tout le monument. Ces sculptures viennent rapeller que cette famille tirait son immense richesse de l'exploitation des mines d'or de sibérie et de l'Oural.