Des premiers monuments
simples et sévères
: dalles, stèles, épitaphes
Les familles qui
ont les moyens d'acheter une concession au Père-Lachaise à partir de 1804, manifestent une très grande
modestie dans le choix des monuments qu'elles résèrvent à leurs
défunts. Qu’ils soient noble illustre, prince, duc,
artisant ou commerçant, le monument se limite à une
stricte dalle dite « pierre couchée » ou une simple
stèle dite « pierre levée », l'une comme
l'autre taillée dans le calcaire du Bassin parisien. La séverité du
style n'est atténuée que par l'épitaphe rappelant
les qualités et les vertus du defunt. Une stricte égalité entre
les morts est de règle, les différenciations sociales
s'arrêtant à la porte du cimetière. Les tombes
ne portent aucune trace de recherche architecturale ou artistique.
Les sépultures les plus anciennes du Père-Lachaise
sont conformes à ce modèle.
Dalles et stèles : deux modèles précurseurs
En 1809, le monument du draguon Guillaume
Lagrange marque un tournant. Il inaugure la série des grandes stèles. Sa taille
lui permet de recevoir des sculptures accompagnées d'épitaphes
longues et variées. Dès lors, la stèle cesse
d'être une simple borne funéraire rappelant au vivant
le souvenir d'un mort. Ele devient un veritable monument d'art et
d'architecture, surtout lorsque le marbre, materiau par excellence
de la sculpture, y remplace la pierre. Entre 1813 et 1818, trois
belles stèles de marbres groupées dans le bosquet Delile
viennent honorer les architectes Brongniart et Bellanger ainsi que
le peintre d'histoire Vincent.
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